samedi 19 avril 2014

Compte-rendu du séjour à Makhamtao en 2014




Compte-rendu du séjour en Thaïlande
du 17 janvier au 16 avril 2014 -
         A notre arrivée à l'aéroport Suvarnabhumi, le manque de chaleur nous surprend. Cette année, nous avons voyagé seuls, la première personne n'étant attendue à Makhamtao que cinq jours plus tard. Direction Hua-Hin où nous résidons entre nos voyages avec les groupes et nos visites de plusieurs jours à Makhamtao. En pleine nuit, la fraîcheur nous réveille. Il faut mettre une couverture : dehors il ne fait que 16 degrés et la maison n'est pas conçue pour cette température.
         En octobre et en novembre notre région a subi tempêtes et inondations suite au passage d'un typhon qui a fait 84 victimes. Le sol sablonneux gorgé d'eau, devenant instable, cela a provoqué la formation de fissures dans les murs des maisons ici ou là et, chez nous en particulier, la rupture des arrivées d'eau de la ville. Par chance, nous étions seuls et le plombier de notre rue a pu refaire à neuf et apparentes, toutes les canalisations, solution certes moins esthétique, mais beaucoup plus pratique.
         Jeudi 23 janvier – L'esprit tranquille, nous partons pour Makhamtao par le minibus Hua-Hin / Bangkok. 2h45 plus tard, il nous dépose un peu avant la gare routière car la capitale vit au rythme des manifestations politiques depuis deux mois et nous entendons les haut-parleurs asséner slogans et musiques. Montri a téléphoné à son frère Surapol qui quitte la manifestation à laquelle il participe pour nous venir en aide. Nous devons en effet prendre un autre bus pour le village mais avant, il nous faut passer à la « Bangkok Bank » en banlieue pour fermer le compte et retirer le solde soit 527 000B, correspondant au bénéfice réalisé sur les ventes, aux compléments de parrainages, ainsi que sur les prestations 2013. (Les autorités françaises doivent toujours être en mesure de trouver trace des transactions de toute association à but humanitaire et d'effectuer un contrôle fiscal). La fermeture du compte, qui ne pose pas de problème, devient une nécessité car cette banque est à 170 km de l'école et, en Thaïlande , pour toute transaction il faut encore se rendre sur place. Les liasses de billets emplissent mon sac à dos !
         Vendredi 24 janvier- . Nous accueillons madame Catherine Perot, présidente d'Orchidée Adoption, qui visite quelques orphelinats ; elle profite du week-end pour voir ses trois filleuls du village.

   Nous lui demandons d'être le témoin de notre ouverture du nouveau compte à la « Kasikorn Bank », de Ban Mi, particulièrement orientée vers le monde agricole, telle notre banque française. Au vu du livret attestant de la fermeture du compte, la veille à Bangkok, l'ouverture du nouveau compte ne pose aucun problème mais toute démarche bancaire de la part d étrangers est strictement contrôlée afin d'éviter le blanchiment d'argent. Nous ouvrons ce compte au nom de « Madalena-Pougeolle » et je donne procuration aux deux frères de Montri : Somport et Champhu Kangkorn, 78 et 76 ans, l'un suppléant l'autre en cas de soucis de santé. Je mets personnellement 7500B, augmentés des fonds de France, pour un total de 15000B, le tout représentant le montant de base requis pour l'ouverture d'un compte. Les virements de mai 2014 arriveront directement de France sur ce compte , simplifiant grandement les démarches.
         14 heures – Rendez-vous à l'école où nous avons hâte de remettre le contenu du sac à dos ! Nous y attendent monsieur Somport Kangkorn, président de la bourse Kangkorn, monsieur Champhu Kangkorn, membre du comité de surveillance, le directeur de l'établissement , Kou Modt, notre précieuse auxiliaire sociale qui prend note de tout, et madame Catherine Perot à qui revient l'honneur de remettre la somme de 548 485 B – décomposée comme suit : 282 130B pour la bourse, 161 980B et divers. Dès le lendemain, chaque enfant ayant reçu un complément de fonds verra son compte personnel crédité.
Suit un échange d'informations au sujet des enfants.
·         Deux filleules sont devenues mamans. L'une, Suthirak Moungmai, 18 ans, filleule de Catherine Pérot, s'est mariée avec le père de l'enfant, encore étudiant. Madame Pérot propose à la jeune femme le pacte suivant : reprise des études pour un an dès la rentrée scolaire afin d'obtenir son Bac Pro ; à elle ensuite de trouver du travail et d'aider sa propre famille. L' autre, Somruthai Malard,16 ans , ne pourra reprendre l'école faute de notes suffisantes et le parrainage s'arrêtera, cette aide étant exclusivement réservée à la scolarité. Un autre jeune en bénéficiera. Histoire classique d'une jeune fille issue d'un milieu très pauvre , rencontre à Lopburi d'un jeune militaire de 22 ans, d'origine khmère – réconfort, amour pour elle ?? plaisir pour lui ?? et un enfant qui naît dans une famille dont elle ne parle pas la langue. Etrangère dans son propre pays, elle est revenue chez sa grand-mère au bout de deux mois , riche des 700B (18 €) donnée par le père qui, depuis lors injoignable, a cessé de donner signe de vie.



·         Nous évoquons la climatisation installée l'an passé dans une salle, pour un montant de 131 000B, et financée sur trois ans par les intérêts de la bourse Kangkorn. Cette vaste salle qui peut accueillir toute l'école , sert temporairement lors des inondations et en périodes caniculaires (40 degrés et plus) et toute l'année pour les réunions, les répétitions, la danse, la vidéo...Ce confort améliore alors grandement les résultats scolaires, succès dont nous fait part Kou Modt. Les élèves sont représentés dans tous les concours de l'Education Nationale et en toutes disciplines. Ils sont particulièrement performants en langue thaïe et en anglais. L'une de nos élèves, parrainée, présentée au concours national d'orthographe, et d' anglais, à Cha Am (à 450 km de l'école), est sortie 4e sur 85.
·         La bibliothèque, quatre fois inondée -avec, en 2010, la perte du fonds documentaire et des livres- est à présent installée à l'étage.
·         Nous terminons par la visite de la rizière pédagogique, divisée en parcelles numérotées selon les variétés de riz semées ou repiquées. Les inondations de novembre et décembre ont été fatales aux semis mais la future récolte se présente bien.
         A 15h30, nous quittons l'école et commençons les premières visites de nos 60 enfants, dans leurs familles - 160 km à vélo, comme d'habitude, par des chemins non carrossables. Il ne fait pas trop chaud, mais nous redoutons les chiens, peu accoutumés à la visite d'étrangers. Notre tandem ne manque pas d'originalité ; Montri monte un vieux vélo au guidon haut et droit, quant à moi, je m'accommode du vélo de ma nièce qui l'a gagné à une tombola. Il est neuf, rouge et adapté à la taille de sa propriétaire ...âgée de 9 ans ! Il réussit même à crever trois fois et à perdre une pédale.
Lundi 27 janvier -
         A l'école ; en, compagnie de Kou Modt et du directeur, Montri vérifie les comptes des enfants, s'informe sur leur scolarité et sur leurs familles.
         Surprise et désaccord : nous avons constaté qu'une seule des deux maisons sociales est habitée. Nous trouvons nous-mêmes sur le champ des habitants pour cette maison : un père qui vit chez sa sœur avec son fils de 13 ans, soit onze personnes dans 40m ².
Mardi 28 janvier -


   Appel de Kou Modt qui nous demande de passer à l'école. La veille, le conseil d'école s'est réuni, l'après-midi, et a proposé la famille de Nodpanate Ong-Ard – des parents et leurs deux enfants – pour occuper la fameuse maison ! Dilemme puisque nous venions de lui trouver des habitants. A présent, on nous dit qu'ils ne sont pas prioritaires ! Pas facile pour nous : il va falloir se dédire près de la sœur qui, loin de s'en offusquer, nous propose une partie de son terrain, déjà viabilisé et non inondable , pour construire ! Il faut juste le nettoyer un peu pour le rendre plus présentable pour le présenter au groupe Inner Wheel, de passage ici dans les prochaines jours.
Vendredi 31 janvier
         Jean-Michel et Martine Lefebvre font halte à Bangok. Nous allons les chercher à l'aéroport avec Tom , notre chauffeur depuis six ans, et son mini-bus tout neuf. Avec eux, nous passons 72 heures à Hua-Hin avant de remonter à Makhamtao où ils rendent visite à leur filleule
Lundi 3 février-
         Départ matinal . Tom s'attend à des difficultés : les riziculteurs barrent les routes. Il nous faudra, un temps, contourner un barrage en empruntant un chemin de terre - dur, dur pour le beau mini-bus ! On le sent : les problèmes politiques montent d'un cran. Dans la capitale, les ministères, la Chambre des députés et les points stratégiques sont fermés : l'asphyxie commence.
         Halte à Ban Mi, où nous faisons quelques courses indispensables. A Ban Sataey, arrêt devant la maison construite par Jean-Michel et Martine puis, plus loin, devant les deux maisons aux toits rouges, œuvre des Amis du Vieux Tamarin et du Lions Club Mamers-Perseigne.
         Makhamtao – Avant la nuit, qui tombe net à 18h30, nous préparons nos lits, dans la maison natale de Montri. Pour nous, confort sommaire, pour les villageois, installation luxueuse. Notre belle-soeur Phi-Nid a préparé le dîner ; elle a vécu à Bangkok et nous sert des mets raffinés, pour notre plus grand plaisir. Revers de ces délices gastronomiques, un excès de sucres cachés. Phi-Nid souffre de diabète et je la vois vieillir d'année en année.
         Pas besoin de réveille-matin : un concert d'aboiements, de cocoricos, de cris d'oiseaux de nuit , nous a depuis longtemps tirés du sommeil. Bien avant six heures, les villageois ont mis à cuire la soupe de riz, allumé la télé – chacun profite à plein de celle de son voisin. Les événements de la capitale inquiètent – tous ici y ont de la famille ; les femmes restent figées devant le poste. En ce début de février, on déplore déjà 24 morts dont 3 enfants.
         Douche « à la gamelle », petit-déjeuner léger suivi - passage obligé- d'un salut matinal au vieux tamarin, petit tour vers les rizières, puis départ en mini-bus pour Ban Sataey à 2 km du village. Près de sa maison, une de nos « locataires » arrose ses œillets d'Inde.
         Notre première visite est pour la grand- mère qui a recueilli ses 5 petits-enfants, orphelins de parents morts du sida. Les deux dernières ont 8 et 7 ans. Nous notons un réel changement chez l'aîné, 22 ans ; lui qui nous avait toujours évités, est venu nous saluer, à l'occidentale, nous parlant de son travail et de sa fierté d'habiter une maison « normale ». Fini les conduites déviantes. Le plus jeune frère, 15 ans, après avoir tâté de la prison pendant 22 jours, à cause de la drogue, est lui aussi rangé. Tous deux travaillent à la découpe dans un abattoir de volailles ; à leur modeste salaire de base s'ajoutent parfois des heures supplémentaires s'ils sont d'équipe du soir. Le grand-mère a, elle aussi, trouvé un travail à domicile pour une manufacture : elle assemble des moules à glace individuels.
         Nous, les farangs, créons l'événement en allant déguster une soupe à la gargote locale . Avec ses 20 grammes de viande, nous avons là un délicieux repas complet, servi par le mari de la cuisinière. Attention aux épices : mieux vaut suivre les conseils de Montri.

         14h30 - Nous nous rendons à l'école pour la réception officielle des logements sociaux en présence du maire, du président de la communauté de communes, du président des parents d'élèves et du responsable de la bourse Kangkorn. Kou Modt , qui souhaite prendre la parole, a fait venir de Ban Mi un officier de police. Ce représentant de la loi, sera le garant de ses propos, que l'auditoire, locataires, parents, voire enfants, pourrait par la suite déformer ; règlement relatif à l'occupation des maisons, droite et devoirs des locataires, entretien des lieux.
         Profitant de cette présence, elle fait venir Yuttaphun Roadsatien, 13

ans ; lui si brillant glisse sur une mauvaise pente : comportement anormal, fréquentations douteuses. L'officier de police lui adresse des remontrances qui le laissent de marbre. L'uniforme n'impressionne que les enfants irréprochables !!!
     
    Je prends la parole pour signifier que nous n'hésiterons pas à sanctionner ce jeune – nous en reparlerons. Nous avons constaté une baisse d'effectif de 11 élèves .Je mets donc en garde l'école contre un certain laxisme qui pourrait faire fuir les bons élèves. Notre établissement ne doit pas servir à garder dans le système les enfants à problèmes au détriment des autres. L'assistance adhère à mes propos ; la vigilance est indispensable.
         Deux heures plus tard, nous partons pour Bangkok où Jean-Michel et Martine sont attendus par leur filleule Maivalie, qui vit avec ses parents dans le quartier de Don Meung. Les parrains arrivent souvent, porteurs d'un cadeau, remis après les salutations d'usage, mais qu'il n'est pas coutume d'ouvrir aussitôt. Dans ce cas précis, le cadeau étant un PC, il est indispensable de s'assurer que Maivalie sait s'en servir, se connecter à Internet , utiliser une clé 3G. Hélas, la connexion ne fonctionne pas malgré l'intervention d'un voisin, féru de Wi-Fi ; il faudra l'intervention d'un ancien mécanicien ayant travaillé à Toulouse sur l'airbus A380 pour résoudre le problème.
         Depuis le matin, une toux tenace nous gêne, Martine et moi. A présent, nous toussons à fendre l'âme et la température commence à monter. Vivement l'hôtel et le lit ! Quelle frustration pour Martine ! L'eau chaude calme un peu l'irritation de la gorge mais les pastilles-miracles ne font ni chaud ni froid. Le lendemain, je ne peux me lever. Jean-Michel, Martine et Montri, en meilleur état , partent pour la journée visiter l'ancien Siam (Mueng Boran). A leur retour, j'ai retrouvé une petite forme grâce aux médicaments mais Jean-Michel souffre d'un bon mal de gorge et Montri, lui, accuse la fatigue. Il doit pourtant se lever à 4h30 et partir en mini-bus accueillir et ramener à l'hôtel, le groupe d'Inner Wheel - sept personnes qui atterrissent à 6h15 : sa future présidente, madame Nadine Sergent, accompagnée de son époux Dominique et de leur fils Benoît, de la secrétaire, madame Christiane Geslin et son époux Albert, et d'un autre couple, Lili et Patrick. Après un moment de repos, ils repartent, seuls, visiter le Palais Royal. Pour nous, ce sera un passage par le quartier chinois afin d' acheter des articles que nous revendrons en France. Le bénéfice ainsi réalisé nous permet de bâtir, de mener quelques actions sociales, sans toucher aux dons, réservés aux enfants et à l'école. Nos amis marollais, repartiront le lendemain chargés de treize kilos d'artisanat.
       
  Avec notre nouveau groupe, nous visitons le marché flottant et un quartier de Bangkok. Au Siam Center, nous nous retrouvons entourés de manifestants plutôt pacifiques tout de violet vêtus.        
         Dès le lendemain, nous partons pour Makhamtao via Ayutthaya ; coup d'oeil sur l'école et première idée du travail accompli par l'association, visite au vieux tamarin, aperçu des rizières et promenade dans le village. Impossible d'y dormir cette fois : ce sera l'hôtel à Ban Mi, le filet d'eau aux robinets excluant un séjour simultané de neuf personnes. Nous dînons sur la place du marché. A 21 heures, la fatigue nous ramène à l'hôtel.
         Le lendemain, nous sommes reçus à l'école, devenue depuis 2012, école pilote nationale où se côtoient des bâtiments et des équipements très performants et du mobilier parfois franchement archaïque.
  


         Moment solennel ; celui de la remise du fanion Inner Wheel. L'association nous a déjà fait plusieurs dons ; le prochain nous aidera à construire une nouvelle maison. Les négociations pour le terrain sont en cours ...façon thaïe. Impossible de voir le titre de propriété ! Chacun détient ses propres titres ; gare à l'étourdi qui les a perdus ou au malchanceux qui les a laissés en dessert aux termites ! Il n'existe aucun double administratif.

         Le soir, dîner préparé par Phi Nid, puis retour à l'hôtel avant le départ pour un périple de 3000 km au cours duquel nous restons en relation avec Kou Modt au sujet du projet de maison.
Mardi 18 février -
         Nos amis repartent le lendemain. Le centre de Bangkok étant toujours très agité, nous descendons dans un hôtel proche de l'aéroport.  
Le projet de maison revient au premier plan : changement de lieu, la famille propriétaire du terrain n'étant pas unanime pour en céder une partie. Le maire veut bien donner une parcelle de sa propriété, par solidarité avec le père de famille que nous voulons loger et qui a été longtemps journalier chez lui. Il l'estime et a envie de l'aider. Excellente nouvelle ; ainsi, l'association n'aura que la construction à financer. Cette fois, nous rentrons chez nous, à Hua-Hin. Montri a perdu quatre kilos ; il tousse sans arrêt et a de la fièvre tous les soirs. Après quelques jours de repos, nous repartons pour Makhamtao : 2h45 de route, secoués dans le minibus de ligne, bondé, nos sacs sur les genoux . Cette fois, il va bien jusqu'à la place « Victory Monument » car les manifestations se sont calmées. Au pas de course, nous sautons aussitôt dans celui qui nous conduira, en 2h15, à Ban Mi. Confort encore plus spartiate ! Mon voisin, qui nous a identifiés, se rend lui aussi au village. Sa jeune sœur a été parrainée par Annie Cosme. Nous partagerons avec lui la voiture de Champhu, frère de Montri pour la fin du trajet.
         Mauvaise nouvelle : l'épouse du frère aîné de Montri est hospitalisée pour une mauvaise bronchite. Ses moyens lui permettent d'éviter la salle commune, ce qui est rarement le cas en Thaïlande. En dépit de nos problèmes, en France, nous ne mesurons pas notre chance !



         La première tâche de Montri est de régler, avec Kou Modt, la situation de la maman de 16 ans . La famille Moreau, qui la parraine, a souhaité qu'on lui remette le solde de son compte scolaire pour le bébé, soit 10 000B (la grand-mère a une retraite de 500B, soit à peine 13 euros). Nous lui expliquons que ce don est une sorte de faveur et que l'arrêt, décidé, de la bourse scolaire n'est pas une sanction, mais qu'elle n'a plus d'objet. Photo à l'appui, nous lui remettons la somme en mains propres puis nous reprenons nos visites.
         Courriers, traductions, comptes-rendus , représentent plus de 200 documents à travailler, sans compter le classement des 900 photos à envoyer aux parrains.
         Quelques jours plus tard, arrivée de Gérard et Michèle Dujardin, du Nord. Ils ont adopté deux enfants thaïs et en parrainent un troisième, au village. Ce sera notre première rencontre avec eux. Tom et Montri vont les chercher tous les quatre à Bangkok.
         Après un premier petit tour dans les rues, nous partons pour Ban Sataey, déguster une soupe traditionnelle. Les enfants, Lilan et Théo , sont très attentifs mais on les sent désorientés par le regard des gens eux-mêmes perplexes ; ils ont l'air thaï mais ils sont devenus français ! Montri dissipe le malentendu et tout s'éclaire – vivre au pays des farangs, quelle chance !
     
    Nous avons rendez-vous à l'école ; ambiance studieuse pour les examens de fin d'année ; les grandes vacances approchent. Nous retrouverons Priyakoun à 16 heures, à la maison de son grand-père avec lequel il vit. Le pauvre homme, au dos cassé, déformé par la scoliose, ne peut plus travailler. Son petit-fils l'aide pour le ménage et la cuisine mais il fait la lessive. Le garçon a balayé la cour pour recevoir ses parrains- ce sera bien pour essayer le beau vélo qu'ils lui offrent. Quelques poules picorent dans la cour ; le repas du soir se compose souvent d'un peu de riz et d'un œuf dur. Gérard est tout retourné. Entre savoir et voir, quel écart ! Théo préfère s'éloigner, Lilan s'approche du garçon : elle ne vit en France que depuis cinq ans et demi.
         En fin d'après-midi, nous repartons tous pour Bangkok avec Tom. Cet été, à l'occasion du baptême civil de Lilan, les dons récoltés seront destinés aux Amis du Vieux Tamarin.
         Nouvelles des locataires des maisons du Lions Club
         La famille Roadsatien habite la première depuis mai 2013 avec ses trois enfants. Le fils aîné, Satkawat, entrera en 2e année de Bac Pro à la rentrée (mai 2014) à Lopburi. Il travaille bien.
         La cadette, Silatip, achève sa scolarité à Ban Sataey. (la lauréate du concours d'orthographe et d'anglais, à Cha-Am, c'est elle!)
         Pour le troisième, Yuttaphun, c'est une autre histoire (le garçon, de marbre devant l'officier de police, c'est lui!). La bourse sera suspendue un an, lui qui se vante de cette bourse, peut-être va-t-il réfléchir.
         La maman prend grand soin de la maison et de ses oeillets d'Inde...Le père, squelettique ne trouve pas assez de travail ; la mécanisation des rizières n'arrange rien. Il n'a aucune autorité sur ses enfants.
         Dans la deuxième maison (vide à notre arrivée et pour laquelle, mécontents, nous nous étions retrouvés, soudain, avec deux occupants possibles) vit à présent la famille de Nodpanate Ong-Ard ; Bien installés, ils ont même peint les piliers de la maison et les murs extérieurs de la salle de bains !

Compte rendu des parrains en visite à Makhamtao 2014 : http://montrietguysuivent.blogspot.fr/